Press«Live»
 

Il joue bien, il enregistre beaucoup. De la guitare aux claviers, il impose son style. Prochains concerts, les festivals d’été.


  1. -La musique est-elle une vieille passion ?

  2. -J’ai commencé très tôt, à sept ans. Comme beaucoup je suis passé par le conservatoire et le piano classique.

  3. -Pourtant votre instrument principal est la guitare ?

  4. -Je ne supportais pas de partir en vacances sans mon piano. La guitare était plus facilement transportable.

  5. -Comment avez-vous découvert le jazz ?

  6. -Au départ, j’étais passionné par les groupes à tendances rock. Mes goûts se portaient sur Franck Zappa et Jimi Hendrix. Le hasard a voulu que mon voisin de palier soit Dominique Gaumont. Il devint rapidement le guitariste de Miles Davis. On a appris ensemble la guitare, on fréquentait les mêmes lieux comme le centre américain à Paris.

  7. -Quel fut le tournant décisif ?

  8. -En 1974, je le rejoignais aux USA. Là, je rencontrais Joe Bowie et Charles Bobo Shaw. C’était mes débuts dans les bas-fonds new-yorkais avec un jazz très hard.

  9. -Au delà de cette amitié, pourquoi avoir dérivé votre musique vers le jazz ?

  10. -Le Miles Davis que j’ai connu était très rock ... Aussi le côté improvisé de la musique blacks ... Le «Jam» avec eux est une véritable improvisation.

  11. -Après une telle expérience, votre retour en France a du être très motivé ?

  12. -Quand je suis rentré, j’ai décidé de monter ma propre formation : le groupe Concept. En même temps, dans une vieille maison du Gard, j’installais le premier studio d’enregistrement de cette région. J’en profitais pour sortir un disque.

  13. -Le Sud et le Jazz rythment bien ensemble ?

  14. -En effet, j’ai rencontré beaucoup de musiciens. On s’est tout de suite bien entendu.

  15. -Vous n’aviez pas de nostalgie des Amériques ?

  16. -Cela m’est arrivé en 1984. J’en ai eu marre, je suis reparti. Comme j’avais envie de travailler mes instruments, je suis allé prendre des cours avec Mike Stern, le meilleur professeur.

  17. -Quelles leçons en avez-vous tiré ?

  18. -Je n’ai jamais été, selon la formule, un gros travailleur de la guitare. J’ai toujours préféré apprendre sur le tas. Toutes ces rencontres avec les «stars» de Jazz m’ont permis de les démystifier. Elles ont les mêmes problèmes que tout le monde.

  19. -Les festivals ne paraissent pas très amoureux du jazz français ?

  20. -Beaucoup ne programme aucun groupe national. Le festival de Nîmes est l’un des rares a avoir programmé des groupes régionaux. Cette indifférence se retrouve dans les revues spécialisées.

  21. -Habiter le Sud de la France renforce cet handicap ?

  22. -Le Sud est un bon tremplin. On y rencontre les manifestations les plus importantes et elles sont bien suivies par la presse.

  23. -Vous pouvez définir votre style de musique ?

  24. -On appelle cela du jazz fusion. Parfois ça sonne rocky et même funky. Mais une définition, c’est toujours très flou.

  25. -Ou peut-on vous entendre ?

  26. -D’abord avec mon disque «Lady Stroyed» qui marche très bien. Il risque même de sortir au Japon. Ensuite cet été au festival de Sète et au festival de Montpellier Château d’O.

Propos recueillis par Bernard Grenier




Philippe Gaillot Lady Stroyed Band


Deux disques récemment sortis comportent chacun une magnifique ballade intitulée «Jaco». Le premier vous le connaissez sans doute, c’est le nouveau Miles Davis «Amandla». Le second, vous devriez vraiment l’écouter, c’est «Lady Stroyed», le nouvel album de Philippe Gaillot. Dans ces deux hommages à l’immense bassiste Jaco Pastorius, on perçoit une douleur sincère et une ferveur réelle pour un musicien qui comme tant d’autres avant lui, s’est brûlé les ailes à la poursuite d’un certain absolu. Philippe Gaillot fait partie de ces artistes qui vivent passionnément les enjeux de leur génération. Pour lui, jaco Pastorius n’est pas un modèle ni un héros, mais une part intime de sa propre vie ; comme Jimi Hendrix qui fut l’idole sa jeunesse ; comme Dominique Gaumont qui était son ami d’enfance et qu’il a suivi à New-York quand ce dernier s’est retrouvé l’un des guitaristes de Miles Davis. Là-bas, parmi les musiciens du Black Artist Group et de l’Human Art Ensemble, Philippe a appris ce que signifie vivre la musique jusqu’au bout, dans une vraie communauté de musiciens. New-York, il y est retourné dix ans plus tard, pour travailler la guitare avec John Scofield  et Mike Stern. Avec, comme toujours, derrière la tête un projet bien précis : un «concept», pour mieux dire, et c’est d’ailleurs le titre du premier groupe qu’il a formé entre Nîmes et Montpellier où il vit désormais, avec notamment le fougueux saxophoniste Gérard Couderc que l’on retrouve à ses côtés dans le nouveau «Lady Stroyed Band»

Ce concept, c’est un nouvel équilibre entre la spontanéité nécessaire d’un orchestre qui «tourne» et l’usage intensif de nouvelles technologies de réalisation en studio. Pour cela, Philippe Gaillot s’est doté d’un formidable outil : un studio 24 pistes qu’il a lui-même installé au milieu du vignoble ... mais n’allez pas en déduire que cet environnement lui tourne la tête ! Au contraire, on perçoit dans ses compositions récentes, même les plus enlevées, («Bambbo Dance», «F-Train», «Lady Stroyed» ...) cette sérénité qu’apporte la proximité de la nature et cette dimension artisanale sans laquelle le travail de studio n’est que manipulation stérile.

Gérald Arnaud





Tribune du Languedoc- Roussillon : Jazz d’O














Julien Delifiori, ce «Mister jazz» de Radio France, se plaît souvent à conter les vies tumultueuses et souvent tragiques, ponctuées d’overdoses diverses et d’années de prison, des jazzmen américains, souvent noirs et parfois parisiens.


Son travail serait moins pittoresque mais sa compassion plus grande, s’il devait un jour rapporter sur les ondes l’ouverture de Jazz d’O, version 89. Car en ce jour maudit comme la 13° lettre de l’alphabet, les musiciens conviés pour ouvrir le festival au château d’O de Montpellier durent affronter pire que la maffia et le FBI réunis, à savoir : la défection du public et des problèmes de balance ! Et donc dans ce climat de délation instaurée, chacun voulut tirer la couverture à lui. Dommage pour tous, surtout pour le public qui déserta alors des gradins déjà fort peu remplis. Il aurait mieux valu (c’était prévisible) n’avoir programmé que deux groupes qui auraient donné deux vrais concerts, plutôt que trois qui ne pouvaient alors donner qu’une partie d’eux-mêmes. Rappelons malgré tout la bonne prestation de Trilok Gurtu, un percussionniste indien à la démarche occidentaliste et de ses musiciens. En particulier Palle Mikkelborg à la trompette et Jonas Hellborg à la basse, lequel nous fit un grand numéro jazz-rock-funk dans lequel il entraîne son chef d’orchestre avec un humour qui séduisit l’auditoire (qui de toutes façons l’était déjà). Placée, par un changement de programmation de dernière minute, entre Trilok et Lady Stroyed Band, Betty Carter faisait un peu office de «fonctionnaire du jazz» avec un répertoire désuet, voire soporifique. De toute évidence Madame Betty ne força pas son talent ce soir là.


Il fallut donc attendre le dernier groupe, Philippe Gaillot «Lady Stroyed Band» pour retrouver une envie de vivre et de finir la soirée en musique. Malgré les problèmes de son et de nerfs éprouvés, cette grande formation montpelliéraine (10 sur scène!) conduite par Philippe Gaillot (claviers-guitare) sut mettre de l’ambiance dans cette soirée, portée en cela par ses choristes, Martine Kamoun et Annik Tangorra, et son percussionniste Robert Falzarano, un marathonien des congas. La musique de Philippe Gaillot, typiquement jazz méditerranéen est un cocktail fruité qui ne recule pas devant des incursions rock’n rolliennes, africaines ou sud-américaines.

Avant un break de circonstances, Philippe Gaillot «Lady Stroyed Band» se produira le 22 Juillet au festival de Mougins (Alpes Maritimes)


André Corentin






Festival International de Jazz de Nîmes 1985.


Concept en 1° partie de Ray Charles













Concept voit le jour en 1981, sous la forme d’un trio composé de Philippe Gaillot, Michel Bachevalier et Philippe Gareil.


Le groupe s’est produit dans divers festivals et concerts. Leur premier disque «Avis de passage» (Metro Records) sort en 1983, période où Gérard Couderc rejoint le groupe. Ce n’est qu’en 1984 que Jean-Marc Padovani vient compléter la formation.



Concept joue aujourd’hui une musique très novatrice, subtil mélange de Jazz, Funk, Rock .... Fusion à haute température, musique urgente, ou viennent se mêler aux sonorités acoustiques, les technologies les plus avancées.



Plusieurs tournées en France et en Europe se dessinent pour l’année 85, ainsi que la sortie d’un deuxième album.














MIDEM Official Daily Paper 1983 January 27th


Concept : Un groupe de Pointe






Concept, formation de trois artistes, Philippe Gaillot (guitare), Philippe Gareil (basse) et Michel Bachevalier (batterie) a vu le jour au début de l’année 1981 à la suite de multiples rencontres qui ont souvent procuré de fortes sensations aux membres de ce trio qui décida donc de poursuivre et de mener à bien cette expérience.



Ni rock à part entière, ni jazz ou funk, rien ne sert de leur coller une étiquette.



Concept, c’est la vrai dimension du plaisir. A chaque fois que ce groupe s’est produit, il a remporté un enthousiasme général.

En 82, Concept a enregistré son premier album « Avis de passage» et qui sera bientôt distribué en Europe et aux Etats-Unis.



Ce qu’il leur faut au Midem, c’est contacter d’autres sociétés pour leurs productions à l’étranger.

Passez donc les écouter : Stand Media 7.  12.20.

blogdechoc

Lundi 22 novembre 2010

Émois nîmois


DIMANCHE 24 octobre

Un come-back très attendu

Pas facile de trouver Manduel et sa salle des arènes dans la banlieue de Nîmes. Papy Doc, mon chauffeur possède heureusement un GPS et, guidé par satellite, notre fier et pesant véhicule parvint à bon port et à l’heure. Le but de notre voyage - la route depuis Clermont-Ferrand - est d’assister au concert de clôture du festival "Nîmes Agglo" dont Stéphane Kochoyan assure la direction artistique. Au programme Sexto Sentido et Dale Chico (Vas-y mec en espagnol), le nouveau groupe de Philippe Gaillot. Si le nom de ce dernier ne dit rien à la plupart d’entre-vous, Gaillot n’en reste pas moins une célébrité à Nîmes et à Montpellier où il résida quelques années. Auteur de plusieurs albums notamment pour RDC, producteur et arrangeur du défunt joueur de kora Soriba Kouyaté, Philippe possède aussi l’un des gros studios d’enregistrement du sud de la France. Le Recall Studio a vu passer nombre de jazzmen de réputation internationale, mais aussi des stars du rock et de variété. Entre son activité d’ingénieur du son lui prenant beaucoup de temps et certains impératifs familiaux, Philippe se trouva contraint de réduire ses propres activités musicales en 1995. Aujourd’hui, après quinze longues années passées à donner le plus beau son possible à la musique des autres, il s’investit plus à fond dans la sienne et revient à la scène sans pour autant mettre en veilleuse son studio.




Gérard Couderc (saxophones soprano et ténor), Claude Bey (trompette et bugle), Emmanuel Beer (claviers et orgue Hammond), Philippe Panel (basse électrique) Quentin Boursy (batterie, percussions) et Philippe Gaillot (voix, guitare et claviers) n’ont disposé que de peu de temps pour répéter six morceaux très travaillés sur un plan sonore et qui sonnent magnifiquement. Utilisant un matériel technologique hautement performant*, Philippe apporte aux musiciens de Dale Chico des mélodies, des thèmes originaux qui structurent leurs improvisations, même si certaines ritournelles qu’il affectionne me lassent vite. Je reconnais Do It, un extrait de son disque “Lady Stroyed” avec sa longue intro planante, son thème tardivement exposé par les souffleurs. Philippe laisse beaucoup jouer ses partenaires et les sons de sa guitare évoquent davantage des instruments acoustiques qu’électriques (sitar, guitare douze cordes). Seule reprise du répertoire de ce concert, Scarborough Fair, une vieille chanson anglaise du Moyen Age popularisée en 1966 par Paul Simon et Art Garfunkel, se pare d’étonnantes couleurs modales, hérite de magnifiques chorus de guitare. Sur un « pattern » de batterie mémorisé sur pro tools, Philippe a ajouté deux tampuras enregistrées à partir de son I Phone. Là encore, la technologie reste au service de la musique et des musiciens qui la servent. Pour rendre hommage à Soriba Kouyaté, Philippe a composé une sorte de requiem. Tirées de ses claviers, ses harmonies grandioses se marient superbement au saxophone soprano de Gérard Couderc, l’approche sensible de la musique, l’irremplaçable feeling restant toujours privilégiés.




Philippe Gaillot chante aussi. Filtrée, démultipliée par des machines, sa voix devient chorale. Il décrit non sans humour Et puis un jour… elles s’en vont comme son village africain. Moustille que Philippe a enregistré avec Mike Stern et Erfoud, un nouveau morceau, bénéficient du même traitement vocal. La basse électrique de Philippe Panel et la batterie de Quentin Boursy s’entendent à faire danser les rythmes, à donner fluidité aux tempos. Les saxophones de Gérard Couderc s’intègrent parfaitement à une musique qu’Emmanuel Beer, un véritable organiste, enrichit de nappes sonores du plus bel effet. Je m’impatiente déjà en attendant le disque.

*Pour ceux que la technologie sonore intéresse, Philippe Gaillot utilise un capteur de guitare Piezo et un système de modélisation Roland V.G. 99 qui permet de créer des sons acoustiques ou électriques sur sa guitare. Il se sert également d’un rack multi effets (un Digidesign Eleven Rack) qui lui donne accès à pro tools et de deux pédales, un Line 6 (modèle M9), et un pédalier de T.C. Electronic (G-system limited) qui donne accès à de très nombreux effets sonores (reverbération, delay et modulations). Philippe possède également un Korg R3 relié à un Yamaha motif-rack XS et à deux Kaoss pad digitaux.

 

Émois nîmois dans le BlogdeChoc

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